Un cadre sublime
Le temple, caché au bout d'un chemin de quelques centaines de mètres après une porte typique n'est pas très fréquenté, c'est pourtant un lieu extrêmemennt charmant, disposant d'un jardin verdoyant, avec de très jolis érables. Nous en avons profité pour tirer le portrait sous tous les angles à chaque momiji sur notre chemin (vous avez dit touristes?).
Au cours de la petite marche pour accéder au temple, nous avons découvert des pierres sacrées, ornées d'un tablier. On y retrouve aussi de quoi laisser des pieces en guise d'offrande.
L'arrivée au temple
Après un dernier virage, on découvre enfin au loin un batîment blanc, il n'y a pas grand monde (et c'est tant mieux pour nous !), une fois nos chaussures enlevées nous pouvons enfin découvrir les lieux, et c'est superbe ! Dès que l'on passe le couloir, on se retrouve sur une sorte de terasse de bois qui donne sur un jardin très relaxant, avec vue sur les montagnes et les érables, on décide alors de se poser un peu ici pour profiter du calme et de la beauté du paysage, puis pour immortaliser quelques photos.
Sebastien nous raconte ensuite l'histoire saisissante de ce temple. Au XVIIe siècle, une guerre oppose des seigneurs Japonais, et l'armée d'un seigneur (dont je ne me souviens plus le nom) se retrouve assiegée dans son chateau par une armée ennemie bien conséquente. Après plusieurs jours de résistance et de combats sanglants, sachant pertinament qu'ils allaient y passer, les 368 samurais restants décidèrent se se faire seppuku (ou harakiri, vous savez le truc bien gore ou le type s'éventre lui même pour verser son sang et prouver que son honneur est sauf car son sang est toujours rouge). Sauf que pour faire un seppuku en général, faut etre deux, car à l'époque, on ne meurt pas de l'éventrement, mais de la décapitation qui s'en suit infligée par une personne tierce, pour éviter une mort abominable dans d'atroces souffrances. Sauf que les cons, ils ont TOUS fait seppuku en même temps, résultat, plus personne pour les décapiter.
Les samurais ont alors tristement agonisé pendant des jours, se vidant de leurs entrailles, et mourirent dans d'atroces souffrances. Le second problème, c'est qu'à l'époque, peu importe ami ou ennemi, les guerriers étaient respectés et recevaient les rites funéraires pour l'après-mort, sauf que là, quand l'armée ennemie finit par pénétrer dans le château, les cadavres étaient déjà en phase de décomposition avancée. Du coup les prêtres ont réfléchi à une solution pour permettre de "sanctifier" les guerriers morts, ils se sont dit que s'ils récupéraient le plancher imbibé de sang, et qu'ils s'en servaient comme plafond dans des temples, finalement ça devrait faire l'affaire pour eux !
C'est ce que l'on appelle les Plafonds de Sang, et ils sont répartis sur plusieurs temples de Kyoto (je n'ai pas pris de photo pour ce temple là, mais il y en aura des frappantes dans le suivant !), et c'est assez flippant, car on y distingue des marques de mains, pieds, armures, etc ...
Sur cette note joyeuse, nous sommes repartis en quête d'un repas, on est allés manger un bon curry bien apprécié après cette matinée de marche :) La suite bientôt !